Les Contes de la Rose Noire
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Kathleen Peacecraft, princesse de Sank

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Kathleen Peacecraft, princesse de Sank Empty Kathleen Peacecraft, princesse de Sank

Message par Kathleen Peacecraft Sam 5 Sep - 23:16

Je dédie cette fic à ceux qui m'ont accompagnés dans cette première aventure qu'est le RP et avec qui j'ai imaginé toute cette histoire. Bien qu'écrite du point de vue de Kathleen, essentiellement, et traitant donc surtout des pans de sa vie à elle, je tiens à préciser qu'une partie de l'histoire sera inspirée de RPs et que certaines anecdotes appartiennent donc aux personnes qui jouaient ces RPs.

A Feena, ma coadministratrice, tu resteras toujours pour moi la Miss Aventurière dont pas un RP ne pouvait se dérouler sans elle que ce fût à Versailles, à Paris ou à Jarjaye.

A Integra, vampire dans l'âme, tu resteras toujours pour moi Tegra, dite Iceheart, l'amie toujours dans le coin même quand on ne la voit pas.

A Catherine, qui ne s'en laisse jamais conter, je n'oublierai jamais la toute première Oscar que j'ai rencontrée dans ma vie de RPGiste et qui est devenue une amie très chère.

A Sabrina, l'amie absente, je garderai toujours dans mon cœur l'amie et la confidente tant dans le RP que dans la vie et je n'oublierai jamais les grands moments de a vie de Feena et Vladimir. Nous ne t'oublierons jamais.

J'espère que cette fic vous rappellera de bons souvenirs à toutes. Et qu'elle rendra un juste hommage à notre amie disparue.

Kathleen.
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Message par Kathleen Peacecraft Sam 5 Sep - 23:16

Chapitre 1 : L'arrivée à Versailles.

La jeune fille observait le paysage à travers les fenêtres du carrosse royal, en route pour la Cour de Versailles. Elle était admirative devant les paysages magnifiques du Royaume de France, mais était également excitée à l'idée d'assister au mariage de Louis XVI et de la jeune archiduchesse Marie-Antoinette. Kathleen Peacecraft, Princesse de Sank venait d'avoir quatorze ans. C'était une charmante jeune fille, aux longs cheveux roux et dont les grands yeux bleus, emplis d'une grande bonté étaient actuellement émerveillés devant les paysages qui défilaient devant elle. Vêtue d'une simple robe bleue claire, qui ne montrait absolument pas son rang de princesse, elle ressemblait encore à une enfant, quoique son éducation fasse d'elle une jeune femme éclairée et brillante.

Le pays de Kathleen, le Royaume de Sank, était un pays magnifique, situé au Nord du Royaume de France, limitrophe à celui-ci. Il n'était pas très grand, mais il était tout-de-même entouré de chaînes de montagnes et comprenait nombre de forêts et de lacs mystérieux dont la population animale variait souvent et était composée d'espèces vivant parfois loin de là, car ces lacs communiquaient de façon souterraine avec les lointains océans. Les forêts étaient eux aussi emplis de milliers d'animaux.

Kathleen avait pour parents Mary et James Peacecraft. James était l'héritier direct de la Famille Royale de Sank, tandis que Mary faisait partie d'une des familles de nobles du royaume. Dans sa famille, on était guérisseuses de mère en fille. Mary était donc une grande guérisseuse et, depuis ses sept ans, transmettait tout son savoir à sa fille unique. Destinée à régner, la jeune princesse, en plus de son héritage de guérisseuse, avait donc reçu un enseignement précis et complet. Elle savait parfaitement chanter et danser, jouer du piano de façon excellente et dessinait de façon fort jolie. Elle parlait de très nombreuses langues, et plus particulièrement le Français, l'Anglais et l'Espagnol. Et bien-sûr, elle avait tout appris de l'histoire de son pays et de l'esprit dans lequel les rois de Sank gouvernaient depuis des siècles.

La Famille Royale de Sank avait une façon de gouverner extrêmement tourné vers la coopération et l'avancée, davantage que vers la répression, comme dans beaucoup de monarchies alentours. Les pauvres n'existaient pas à Sank. Chacun travaillait pour se nourrir et la Famille Royale, tout comme la noblesse, achetait aux paysans ce qui leur était nécessaire pour vivre. Bien-sûr, il possédait davantage de richesses et des terres à cultiver, mais les paysans qui cultivaient leurs terres étaient grassement rémunérés et pouvaient acheter les produits nécessaires à leurs familles. Tous les enfants devaient être éduqués, car cela permettait l'avancée de la pensée de Sank. Kathleen, elle-même, était quelque peu pédagogue car elle avait fondé une sorte d'infirmerie pour les animaux blessés de la forêt. Tous ceux qui le souhaitaient pouvaient s'investir dans cette infirmerie et, ainsi, très jeunes, la plupart des enfants apprenaient le respect de la vie et des êtres vivants. Si, en grandissant, ils quittaient ce genre d'occupation pour vivre leur vie d'adolescent, puis d'adulte, aucun membre du Royaume n'oubliait ces principes. Tous savaient se battre, femmes et hommes, dès l'âge de quinze ans, parfois même avant pour certains. En cas de conflit avec un autre pays, chacun était ainsi à même de se défendre et de défendre sa patrie et sa famille.

Kathleen avait été formée aux armes par son père, le meilleur escrimeur de tout le Royaume de Sank. Elle avait commencé son apprentissage à neuf ans et, à quatorze ans, elle pouvait se vanter de battre à peu près tous les élèves qui avaient appris à ses côtés, tous, sauf une. Kathleen tourna la tête vers une jeune fille, vêtue d'une chemise longue et de pantalons, un peu plus âgée qu'elle et qui manifestement, boudait. Il s'agissait de Rose de Lansay, sa cousine, la seule personne plus habile qu'elle à l'épée dans tout le Royaume de Sank. Rose n'avait rien d'une jeune fille de bonne famille et préférait l'équitation et les combats à la danse et au chant, quoiqu'elle ait été obligée d'être également éduquée à cela. Rose avait pour destin de devenir le garde du corps personnel de sa cousine lorsque celle-ci deviendrait ambassadrice, puis reine de Sank. Au début, cette tâche aurait du être confiée au jeune frère de Rose, Daniel, mais celui-ci, sagement assis à-côté de Mary Peacecraft, détestait les armes et se battait très mal. Il avait une passion pour les arts et passait le plus clair de son temps à peindre les montagnes.

La mère de Rose et Daniel était la sœur de Mary Peacecraft. Elle et son époux avaient été assassinés alors que Rose et Daniel étaient encore très jeunes par un jeune soldat traître à la Famille Royale qui avait ensuite émigré dans le Royaume d'Etollia, le principal ennemi de Sank. Depuis, Rose et Daniel étaient élevés par le roi et la reine et subissaient le même apprentissage que Kathleen. Tous trois s'aimaient beaucoup et étaient les meilleurs amis du monde. Chacun aurait donné sa vie pour protéger les deux autres.

Kathleen était particulièrement excitée d'aller aux fêtes célébrant l'union royale en France, en particulier parce qu'elle n'avait pas encore pu faire ses débuts. Elle n'était d'ailleurs autorisée à demeurer aux bals que jusque minuit. Passée cette heure, elle avait promis d'aller se coucher. Mais cela ne dérangeait pas Kathleen outre mesure, car elle n'avait jamais veillé. Quant à ses cousins, Rose n'aimant pas danser et Daniel étant extrêmement timide, il ne s'est pas non plus opposé à cette règle qui les concernait également. Kathleen savait qu'à Sank, on faisait ses débuts à dix-sept ans et, dans sa sagesse, elle agréait cette règle. Il était pour elle, plus important d'apprendre son futur métier de reine que de s'amuser à de frivoles bals. De plus, cela retardait d'autant son choix de mari. Car, à Sank, l'on se mariait par choix, plutôt que par décision parentale. Mais pour acquérir la sagesse permettant un choix judicieux, la Famille Royale ne permettait pas à ses princes et princesses de folâtrer trop tôt.

- Tu vas te décider à nous parler ou tu as l'intention de bouder jusqu'à Versailles ?

C'était Mary Peacecraft qui venait de parler. Elle s'adressait à Rose qui faisait la tête depuis le départ. Il fallait bien avouer que la jeune princesse, persuadée que son rôle de garde du corps démarrait d'ores et déjà, avait espéré faire le voyage à cheval à-côté du carrosse familial, mais s'était vu refuser sa demande en raison de son jeune âge. Cela n'avait pas plu à l'adolescente qui s'était mise à bougonner, espérant ainsi faire changer d'avis son oncle et sa tante.

- Tu dois comprendre notre refus, Rose, lança Julian. Tu es trop jeune pour cheminer seule à-côté du carrosse avec l'escorte. Tu n'as même pas encore l'âge pour faire tes débuts.
- Qui s'intéresse à cela ? Grommela Rose. Moi ce que je veux c'est faire ce pour quoi tu m'as formée, Oncle Julian. Protéger Kathleen.

Une autre particularité du Royaume de Sank était qu'à l'intérieur d'une famille, même noble, même la Famille Royale, les membres se tutoyaient entre eux.

- Mais je suis en sécurité, protesta Kathleen en riant.

En ce qui la concernait, le voyage la mettait d'excellente humeur. Mais ce commentaire fit à nouveau se renfrogner sa cousine qui se remit à bouder. Julian regarda Mary avec un sourire un peu moqueur. Son épouse haussa les épaules pour montrer qu'ils ne pourraient plus rien en tirer. Le reste du voyage se déroula paisiblement, Daniel rêvant, Julian et Mary bavardant, Rose boudant et Kathleen admirant le paysage. Ce fut elle qui aperçut la première le portail de Versailles et l'immense château qui se trouvait à l'arrière plan.

- On est arrivés à Versailles ! S'exclama-t-elle, toute excitée.
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Message par Kathleen Peacecraft Sam 5 Sep - 23:17

Chapitre 2 : Une reine, une femme-soldat, une nouvelle amitié

Kathleen garda l'œil collé à la vitre jusqu'à ce que le carrosse ait atteint la place à l'entrée du grand château de Versailles. Un nombre extraordinairement important de soldats attendaient, au garde à vous, que le carrosse arrive, créant un couloir entre l'endroit où se trouverait le carrosse et leurs Majestés qui attendaient les uns à-côté des autres, que leurs invités arrivent. Ceux-ci faisant partie de la Famille Royale de leur pays, ils étaient des invités de marque et avaient, à ce titre, droit à tous les honneurs. Collée à la vitre, Kathleen aperçut un soldat se démarquer du groupe pour s'avancer dans l'allée qui leur était destinée. C'était un magnifique soldat avec de longs cheveux blonds, des yeux bleus extrêmement perçants et un superbe uniforme. En l'apercevant, Rose sortit immédiatement de son état boudeur pour se précipiter à la fenêtre aux côtés de sa cousine.

- Ouah ! L'uniforme ! Je veux le même !
- Rose, ton langage ! S'écria la reine.
- Pardon, tante Mary. Mais pourquoi je n'ai pas d'uniforme, moi ?
- Tu es encore trop jeune.
- Ce soldat n'est pas beaucoup plus vieux que Rose, nota Kathleen, extrêmement observatrice. Je dirais même qu'il doit avoir le même âge que moi et Daniel et… Maman, je crois que c'est une femme !
- Une femme ?
- Oui, maman, regarde-le bien ! On dirait une femme.
- Eh bien pourquoi pas ? Ta cousine a bien vocation à être un soldat. Pourquoi pas un soldat Capitaine de la Garde Royale ?
- Je ne pensais pas que ça se faisait en France, avoua Kathleen.

La porte du carrosse s'ouvrit et Julian en descendit pendant que le soldat s'inclinait avec politesse. Julian Peacecraft remercia l'inconnu d'un signe de tête, puis s'avança. Galamment, le capitaine de la Garde Royale s'avança pour aider de sa main la reine et la princesse à descendre. Lorsque le soldat prit sa main, Kathleen ne put s'empêcher de fixer cette personne, persuadée qu'il n'avait d'un homme que l'apparence. Jugeant que son comportement pourrait être offensant, Kathleen remercia de la tête le soldat de son aide et suivit ses parents. Considérant que Rose et Daniel étaient deux jeunes hommes, le soldat se contenta de les saluer mais sans les aider à descendre. Cela ne parut pas ennuyer Rose outre mesure qui sauta du carrosse, enchantée.

- Ca fait du bien !
- Rose, lança Daniel à voix basse, le protocole !

Rose rougit et se mordit les lèves précipitamment avant de rejoindre sa cousine et de se redonner une contenance. Daniel suivit sa sœur en soupirant mais en restant convenable, pour sa part. Le soldat, lui, ferma la marche, complètement stoïque, et vint se placer aux côtés de la future Dauphine de France. Le roi, Louis XV, fut le premier à prendre la parole pour saluer les nouveaux arrivants.

- Vos Majestés, Vos Altesses, je suis ravi de vous accueillir en mon palais pour les fêtes du mariage de mon petit-fils, Louis XVI, que voici. Je vous présente également Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche et fiancée de mon petit-fils.
- C'est un honneur, Votre Majesté, d'avoir eu l'honneur d'être invité aux noces de leurs Altesses. Je vous présente, Messire, mon épouse Mary Peacecraft, ma fille unique la princesse Kathleen Peacecraft, et ses cousins de Lansay.
- Soyez tous les bienvenus. Je pense que vous devez avoir envie de vous restaurer. Venez donc prendre le thé chez moi ! L'archiduchesse s'occupera sans aucun souci d'accueillir votre enfant comme il convient.

Marie-Antoinette sourit à la jeune princesse de son âge qui se prosternait devant elle. Elle était visiblement enchantée que leurs invités aient une fille en âge de s'amuser avec elle. Elle acquiesça donc aux paroles du roi qui lui demandait de prendre soin de la jeune princesse et de ses cousins, elle espérait bien s'en faire une amie.

- Je vous remercie de votre offre, Votre Majesté. Nous acceptons avec un grand plaisir. Nous remercions son altesse l'Archiduchesse de bien vouloir prendre soin de nos enfants.

Le roi acquiesça avec un sourire satisfait, ravi que ses hôtes se soient rendu compte du grand honneur qu'il leur faisait. Le roi de France et le roi de Sank s'en allèrent donc, suivis par la reine de Sank qui se tourna vers les trois jeunes gens, toujours respectueusement debout en face de l'archiduchesse et de son fiancé.

- Comportez-vous bien! Ordonna la jeune reine. Rose, je te confie ta cousine et ton frère. Veille sur eux, c'est compris ?
- Compris, ma tante ! Lança Rose, ravie de retrouver son rôle de garde du corps.

La jeune reine suivit son époux et son homologue français. Puis, le jeune Dauphin déclara vaguement qu'il avait à faire et partit en direction du fond du jardin. Marie-Antoinette qui connaissait la passion su Dauphin pour la serrurerie ne s'y opposa pas, trop désireuse de faire connaissance avec ses nouveaux amis. Elle commença par poser une question à-propos de Rose.

- Ai-je bien entendu la reine appeler cette jeune personne Rose ? Pourtant on jurerait que c'est un homme.
- Rose est ma cousine, Majesté ! Répondit Kathleen avec douceur. Et c'est la meilleure combattante du Royaume de Sank, à-part mon père.
- Une femme qui se bat ?
- A Sank, tous, hommes comme femmes, apprennent à se battre afin de défendre le pays en cas de guerre.
- Mais, commenta Marie-Antoinette, cela signifie que vous aussi, mademoiselle Peacecraft, vous combattez ?
- Je ne suis pas aussi fine lame que Rose, précisa modestement la jeune princesse. Mais j'ai effectivement appris à croiser le fer avec le meilleur des maîtres, d'ailleurs. Mon père !
- Kathleen !

Marie-Antoinette et la jeune princesse de Sank tournèrent la tête en direction de Rose, très surprises de son intervention. Rose fit une révérence.

- Pardonnez-moi de mon intervention, Altesse, mais ma cousine est par trop modeste. C'est presque la plus fine lame de Sank. En vérité, il n'y a que moi et mon oncle qui sommes capables de la vaincre en duel.

Kathleen rougit fortement en se retournant vers la future Dauphine et son garde du corps. La jeune femme marqua son étonnement par un visage complètement abasourdi.

- Princesse, est-ce vrai ?
- Eh bien… je l'avoue, déclara modestement la jeune princesse en baissant imperceptiblement les yeux. Mais Rose est clairement plus douée que moi.

La future Dauphine avait à nouveau un regard abasourdi. Quand à Oscar, elle avait imperceptiblement, mais pas imperceptiblement pour Rose, changé sa position, marquant son intérêt pour cette princesse qui assurait à la fois des dons d'héritière du trône et des dons d'escrimeuse.

- Et vous, Monsieur de Lansay ! Quel est votre niveau au combat ?
- Hé bien…, bredouilla le jeune homme, un peu rouge.

La jeune princesse décida de voler au secours de son cousin, gêné par la question de la future femme de Louis XVI.

- Daniel n'aime pas combattre. Il préfère peindre ou jouer du piano.
- Hé bien, j'avoue que c'est un curieux pays que le vôtre, s'écria Marie-Antoinette avec amusement. Les jeunes femmes qui savent parfaitement se battre et les jeunes hommes qui préfèrent peindre que de combattre.

Kathleen ne put que sourire timidement. La plupart des hommes de Sank savaient très bien se battre et adoraient se chamailler, tout particulièrement son meilleur ami Matthieu de Kentburry qui adorait taquiner Daniel sur son côté passif. Comme la jeune future Dauphine en avait assez de rester dans ces positions protocolaires dans lesquelles le groupe se trouvait depuis l'arrivée des dirigeants de Sank, elle proposa une promenade dans les jardins qui enchanta la Princesse de Sank. Le groupe se promena donc à travers les parterres de fleurs. Kathleen et Marie-Antoinette marchaient côte-à-côte et discutaient avec passion. Derrière marchaient Rose et Oscar, côte-à-côte elles aussi. Daniel, lui, n'avait pas envie de bavarder et préféra marcher derrière tout le monde en admirant les fleurs. Devant lui, Rose finit par engager la conversation.

- Vous êtes son garde du corps.
- Effectivement.
- Est-elle, elle aussi, quelque peu trop sensible ?

Oscar se tourna d'un air intrigué vers Rose et constata que la jeune femme avait baissé les yeux et avait un air inquiet. Rose releva la tête et fit face à Oscar.

- Kathleen est merveilleuse et, bien-sûr, elle a de nombreux dons, seulement… elle est naïve et sensible et je… je suis peut-être sa cousine, mais elle est comme ma sœur et je ne voudrais surtout pas qu'il lui arrive le moindre mal.
- Vous êtes inquiète, nota Oscar.
- Vous ne l'êtes pas pour… elle.
- Non. Je veillerai sur son Altesse.

Rose hocha la tête, compréhensive. Parfois, la jeune femme se disait que le fait qu'elle soit cousine de sa protégée la rendait plus sensible à la fragilité de sa cousine. Elle se remit à marcher en silence.

- Votre cousine manie si bien que ça l'épée ?

Rose tourna la tête vers Oscar, surprise par sa question, avant de sourire.

- Elle est excellente. Quelque fois, elle serait presque capable de me battre.
- Vraiment ! Il me plairait de l'affronter, en ce cas.
- Je suis sûre que cela vous plairait.

La promenade se poursuivit et Rose et Oscar parlèrent plus amplement, tout comme Marie-Antoinette et Kathleen. Les deux jeunes femmes qui avaient le même âge étaient d'ailleurs devenues de grandes amies. Marie-Antoinette avait voulu inviter Kathleen dans ses Appartements Privés l'après-midi même, mais Mary Peacecraft avait déjà programmé un voyage à Paris pour aller secourir les petites gens. Kathleen ne développa pas le projet de son après-midi mais ne put que refuser l'offre de la jeune altesse.

- Dans ce cas, voyons-nous demain après-midi ! Vous ne pouvez pas me refuser ça !
- Je ne vous le refuserai pas, Majesté. Je viendrai, je vous le promets.

Marie-Antoinette sourit comme une petite fille avant de se retourner vers Oscar et Rose.

- Oscar, vous accompagnerez ces personnes jusqu'à leurs Appartements, je vous prie.
- A vos ordres, Votre Altesse ! S'écria Oscar en saluant.

Oscar invita ensuite les princesses et le prince à la suivre. Le groupe marcha pendant plusieurs minutes avant d'arriver à une immense suite.

- Cette suite comporte trois chambres. Vos parents seront logés juste à-côté. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, les servantes du château sont à votre disposition.
- Merci, Colonel, lança la Princesse. J'espère que nous aurons l'occasion de vous revoir.
- Eh bien, si je puis me permettre, Altesse, j'aimerais vous inviter à déjeuner en ma demeure d'ici quelques jours. Ce ne sera peut-être pas aussi festif qu'à Versailles, mais je vous promets que vous serez invités d'honneur.
- Nous acceptons avec joie, Oscar, déclara la Princesse. Vous n'aurez qu'à nous envoyer un message quand vous souhaiterez que nous nous y rendions.
- Parfait, princesse.

Oscar salua la famille Royale avant de se retirer. Rose, Kathleen et Daniel s'installèrent et se reposèrent toute la matinée. Ils déjeunèrent sans le roi et la reine, puis arriva l'heure du départ et Mary, qui avait déjeuné avec son époux et le roi de France, vint chercher Kathleen pour se rendre à Paris.
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Message par Kathleen Peacecraft Sam 5 Sep - 23:17

Chapitre 3 : Ma première action en France

Kathleen suivit sa mère dans les méandres de Paris, où la guérisseuse s’appliquait à améliorer la vie des plus démunis parmi les parisiens. La jeune fille était extrêmement choquée devant tant de dénuement et restait donc derrière sa mère, sans mot dire, juste pour prendre le temps d’assimiler l’horreur de la situation et de se calmer. Mary ne bouscula pas l’adolescente. Elle se souvenait de son premier voyage en France vingt ans plus tôt. Ses parents avaient été invités au mariage d’un membre de la famille royale française et sa mère l’avait initiée de la même façon que Mary initiait maintenant Kathleen. Et elle, Mary, avait été presque aussi choquée que Kathleen actuellement, du dénuement dans lequel se trouvait les parisiens, du moins, la majorité d’entre eux.

Mary savait que ce ne serait pas facile mais Kathleen, elle, n’en savait rien. Elle avait donc de la difficulté à accepter tout cela. Elle demeura muette durant plusieurs heures, pendant que sa mère aidait et secourait des dizaines de gens en leur distribuant potions et onguents. Elle s’aidait parfois de Kathleen et celle-ci obéissait à tout ce que sa mère lui demandait, mais elle ne parvenait pas encore à prendre les choses en main, elle était trop perturbée. Au bout d’un moment, Mary décida qu’elle avait assez laissé sa fille s’accoutumer et qu’il était pour elle, temps d’agir. Elle lui parla donc d’une voix douce.

- Ma chérie, dit la jeune reine avec douceur pour ne pas l’effrayer, je veux que tu t’occupes de la prochaine famille toute seule. Moi, je m’occuperai de la suivante. Je sais que ce n’est pas facile de voir tout cela, mais il faut faire ce que nous pouvons pour aider tous ces gens.

Kathleen s’attendait à ce que sa mère lui demande cela à un moment ou à un autre et elle se contenta d’acquiescer silencieusement, cherchant à se mettre en conditions pour ce défi que lui posait sa mère. Elle s’avança vers la porte munie d’une mallette emplie de diverses et variées potions qu’elle avait réalisées elle-même. Une fois devant la porte, la jeune fille frappa, un peu timidement, mais sourit d’un air avenant quand une fillette qui ne devait pas avoir plus de dix ou onze ans ouvrit la porte.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour, mademoiselle. Je ne veux pas vous déranger, je me nomme Kathleen Peacecraft, princesse de Sank.

Elle n’eut pas le temps d’en dire davantage que la fillette se mit en devoir de lui ouvrir la porte en ajoutant de nombreuses révérences à son geste. On ne refusait pas l’entrée de sa maison à une Altesse Royale et Kathleen en était consciente mais elle aurait voulu que la fillette ne la considère pas comme supérieure à cause de son rang, ça ne lui semblait pas convenable. Kathleen s’empressa donc d’expliciter la raison de sa venue.

- Je ne suis pas là pour vous causer du tort mademoiselle, expliqua Kathleen. Je suis guérisseuse et avec ma maman, nous visitons Paris afin d’aider tous ceux que nous pouvons. Peut-être un membre de votre famille aurait-il besoin de mes soins.
- Oh, Votre Altesse, si j’osais…
- Osez, mademoiselle. Je suis là pour cela.
- Il s’agit de ma maman, mademoiselle. Je sais qu’elle est fort malade mais nous n’avons pas les moyens de payer le médecin ni les médicaments et…
- Puis-je l’examiner ? L’interrompit l’adolescente.

Rosalie Lamorielle, puisque tel était le nom de la fillette, laissa la jeune princesse entrer pour aller voir sa maman qui était réellement très malade. Rosalie n’était pas fille unique comme Kathleen l’avait cru au départ. Elle avait une jeune sœur du nom de Jeanne qui avait tendance à flâner et qui n’avait pas vraiment de courage. Kathleen ne se soucia pas de cette sœur absente et ausculta la femme, couchée dans un lit, bien trop légèrement couverte. Ayant prévu des couvertures à donner, une par foyer, Kathleen recouvrit la femme après l‘avoir auscultée. Elle était réellement malade.

- Voici les potions que votre mère devra prendre, mademoiselle Lamorielle. Matin et soir, une gorgée. Cette quantité devrait suffire pour que votre maman se rétablisse complètement.
- Oh, Votre Altesse, je ne sais comment remercier votre si grande générosité. Vous avez sauvé la vie de ma maman. Comment pourrais-je vous remercier ?
- Prenez soin de votre maman, c’est là le plus important.

Rosalie regarda Kathleen partir avec émotion, elle était tellement heureuse de la bonté témoignée par la jeune princesse. Cette dernière était très fière et très contente. Elle avait réussi à aider quelqu’un. Elle était donc très heureuse en rejoignant sa maman.

La mère et la fille finirent leur tournée tandis que Kathleen, bien qu’elle fût très heureuse, ne pouvait pas se sortir de la tête la pauvreté et le dénuement dans lequel était la petite Rosalie. Elle en aurait fait bien plus pour elle si elle l’avait pu. Mais ce n’était pas possible et elle le savait Il y avait des dizaines de Rosalie dans tout Paris et ce n’était pas parce qu’elle s’était émue du sort de celle-là que ça la rendait différente des autres. Or, on ne pouvait pas sauver tout le monde. Tout au moins, pouvait-on les réconforter un peu et c’était ce que la mère et la fille faisait.

En rentrant à Versailles, la mère et la fille soupèrent. Le premier bal royal n’aurait lieu que le lendemain car beaucoup d’invités étaient arrivés ce jour et le roi Louis XV voulait laisser le temps à ses hôtes de se reposer avant les premières festivités. La famille royale de Sank en profita pour se coucher tôt et passer une partie de la matinée du lendemain aux leçons. Ce ne fut pas plaisant. Rose, qui avait envie de s’entraîner à se battre, boudait et faisait exprès de négliger sa tâche. Daniel et Kathleen profitaient des disputes entre Rose et la reine pour bavarder, oubliant totalement leur travail.

Le déjeuner fut quelque peu tendu et Rose sortit dès qu’il fut terminé se promener dans les jardins. Elle savait que sa cousine allait passer l’après-midi auprès de la reine et qu’elle n’aurait pas besoin que Rose veille sur elle tant qu’elle y serait. Le roi et la reine se regardèrent d’un air désolé en voyant le comportement de l’adolescente, et ils se retirèrent dans leurs Appartements, probablement pour discuter de la question. Kathleen allait proposer un entraînement de musique à Daniel quand on frappa à leur porte. Elle alla ouvrir.

- Votre Altesse, déclara Oscar avec emphase. Son Altesse la Dauphine vous attend.
- Merci, Oscar, répondit Kathleen avec un sourire. Je peux te laisser, Daniel, ça va aller ?
- Ca va aller, répondit le jeune homme. Je vais peindre.

Kathleen hocha la tête et suivit Oscar dans les dédales de Versailles. Elle était ravie que le garde du corps de la reine soit venu la chercher. Elle n’aurait, de toute évidence, pas réussi à s’y retrouver toute seule dans cette immensité. Elle fut rapidement introduite auprès de Marie-Antoinette qui, en la voyant, eut ses yeux qui se mirent à briller comme une enfant devant un sapin de Noël.

- Princesse de Sank ! Je suis si heureuse de vous revoir !
- Votre Altesse, répondit Kathleen en s’inclinant.
- Relevez-vous ! Relevez-vous ! Nous avons tant de choses à nous raconter ! Vous êtes allée visiter Paris hier après-midi, vous avez dû tant vous y amuser.

L’énergie et la naïveté touchante de la jeune altesse amusa Kathleen. Quoiqu’elle fût plus tranquille que la jeune dauphine, elle éprouvait elle aussi la sensation d’excitation quand elle se confrontait à un évènement pour lequel elle était impatiente. Mais elle avait appris à se contrôler et à ne pas montrer trop d’émotions. Néanmoins, ce qu’elle avait vu à Paris ne l’avait pas fait rêver. Elle soupçonna que Marie-Antoinette n’avait aucune idée de ce qu’il se passait vraiment au cœur de la ville.

- C’était… intéressant.
- J’ai tant aimé Paris quand j’ai enfin pu m’y rendre, cette chaleur, c’était si merveilleux.
- Vous vous y êtes rendue en tant que Dauphine de France…
- Et vous en tant qu’Altesse de Sank, c’est similaire.
- Non, en fait, je ne m’y suis pas rendue en tant que tel, je veux dire… ce n’était pas un évènement public. Moi et ma mère sommes allées dans les quartiers les plus démunis porter secours à ceux qui en avaient besoin, donner des médicaments, des couvertures aux plus pauvres. Il n’y a rien de vraiment merveilleux. C’est même plutôt… triste.
- Oh !

A son air décontenancé, Kathleen vit que la jeune dauphine ne s’attendait pas à ça. Elle était persuadée que Kathleen s’était bien amusée, qu’elle avait parcouru la ville et qu’elle s’était faite adorer par la population. Au lieu de ça, elle avait simplement été faire un acte de charité. C’était quelque chose de bien, évidemment, Marie-Antoinette ne revenait pas là-dessus, mais elle ne pensait pas que la reine et la princesse de Sank feraient ça le jour-même de leur arrivée en France.

- Ca n’a pas dû être facile, vous deviez être fatiguée du voyage.
- Oui, mais je suis très fière d’avoir fait cela. Nous avons de la chance d’avoir des moyens et une vie belle et remplie de faste. D’autres n’ont pas cela et le peu que nous leur avons donné pourrait faire la différence entre vie et mort, de leur point de vue.
- N’est-ce pas des propos un peu exagérés que vous tenez là, mademoiselle ? s’exclama la dauphine en ouvrant des yeux ronds.

Kathleen songea soudainement que ce ne serait probablement pas du luxe d’ouvrir quelque peu les yeux de la dauphine sur la misère de France. Elle n’en serait probablement qu’une meilleure reine par la suite. Aussi hocha-t-elle la tête avec un air qui en disait long.

- Non, Altesse, je vous assure que ce n’est pas une exagération de ma part. Je me suis personnellement occupée d’une famille et la femme que j’y ai vue n’aurait pas vécu longtemps sans les soins que je lui ai prodigués et la couverture que je lui ai offerte. Tout ce que j’espère, c’est que ceux-ci suffiront.

Marie-Antoinette regarda Kathleen avec un peu de compassion, comprenant l’intérêt de sa nouvelle amie pour une femme qu’elle venait d’aider. Néanmoins le tour de la conversation ne lui plaisait pas. Marie-Antoinette n’avait pas envie de penser aux malheurs du peuple et préférait penser aux joies des amusements de Versailles.

- Irez-vous au bal, ce soir ? s’informa-t-elle.
- Oui, bien entendu. Jusque minuit, répondit Kathleen. Moi et mes cousins devront ensuite aller nous coucher.
- Mais pour quelle raison ? interrogea Marie-Antoinette, de nouveau abasourdie.
- Nous sommes jeunes et n’avons pas encore fait nos débuts. Mes parents nous autorisent à participer aux festivités à cette condition et je dois avouer que ça ne me dérange pas. Je n’aime pas tellement veiller tard.
- Voilà qui est amusant. J’ai le même âge que vous, tout comme Oscar par exemple, et aucun de nous deux ne sera couché si tôt. Les coutumes de Sank sont bien étranges, ma foi. Enfin, nous nous verrons sans nul doute avant votre départ du bal, ce soir. Et c’est ce qui importe.

La reine et la princesse bavardèrent agréablement jusqu’à ce qu’il fusse l’heure de se préparer pour le bal. Kathleen rejoignit sa chambre où une nouvelle dispute retentissait. Rose voulait mettre un des habits de cérémonie de James Peacecraft tandis que Mary voulait lui faire porter une robe. Kathleen hocha la tête et entra, bien décidée à profiter de ces festivités aussi longtemps qu’elles dureraient.
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Message par Kathleen Peacecraft Sam 5 Sep - 23:18

Chapitre 4 : Bal et après-midi à Jarjaye

La soirée s’annonçait formidable. Rose avait finalement obtenu gain de cause après que Kathleen eut parlé en sa faveur, arguant que vu le peu de temps qu’ils passeraient au bal, ça ne ferait pas une grande différence que Rose ne portât pas de robe. Du coup, la cousine de la jeune princesse arborait un sourire. Daniel n’était pas mécontent non plus car il était persuadé que le bal allait lui donner de l’inspiration pour ses peintures à venir. Le groupe s’avança, Mary au bras de Julian, Kathleen à celui de Rose, et Daniel fermant la marche.

- Julian Peacecraft, Roi de Sank, annonça une voix à l’entrée du roi et de la reine. Mary Peacecraft, Reine de Sank ! Kathleen Peacecraft, Princesse de Sank ! Duchesse Rose de Lansay ! Duc Daniel de Lansay !

Kathleen était toute intimidée de voir que les regards se portaient sur elle, mais dès qu’ils se furent mêlés à la foule et que d’autres noms furent annoncés, on les oublia, ce qui lui fit plaisir. Toute la famille resta tranquillement au même endroit jusqu’à l’arrivée du Dauphin et de la future Dauphine. Marie-Antoinette était si jolie et si radieuse que Kathleen comprit aussitôt pourquoi tout le monde l’aimait tant. Et elle fut aussitôt certaine qu’elle ferait une reine formidable.

Après l’arrivée du couple, la soirée put commencer et les danseurs envahirent la piste. Un peu perdus, les trois cousins décidèrent d’aller converser avec Oscar, la seule tête connue de la soirée, outre Marie-Antoinette elle-même.

- Bonsoir, Oscar !
- Bonsoir, Votre Altesse. La soirée vous plaît-elle ?
- Beaucoup, Oscar, cette salle est magnifique.
- Je remercie Votre Altesse. Je suis certain que Sa Majesté sera enchanté d’apprendre qu’elle vous plaît.
- Mais dites-moi, Oscar, vous ne dansez pas ?
- Je suis en service, Votre Altesse. Je ne puis me le permettre.
- Quel dommage, soupira Kathleen, moi qui espérait que vous m’aideriez à éviter les soupirants trop pressants.

Rose afficha un sourire moqueur à l’égard de sa cousine, ce que ne manqua pas de remarquer Oscar qui afficha un sourire malicieux à son tour.

- S’il ne s’agit que de cela, Altesse, je crois que mon ami André sera ravi de vous faire danser. N’est-ce pas André ?
- Moi, Oscar ? Mais voyons… enfin, ce ne serait pas convenable…
- Mais pourquoi ? s’écria Kathleen avec enthousiasme. Je trouve, au contraire, l’idée excellente. Vous déplairait-il donc de danser avec moi ?
- Bien sûr que non, Votre Altesse, c’est seulement que…
- Si André est ennuyé, Altesse, c’est simplement parce qu’il n’est pas noble, révéla Oscar.
- Je ne vois vraiment pas le problème, répondit Kathleen avec vigueur. J’ai dansé avec bien des paysans et ils n’avaient pas autant de… décorum que vous, André, croyez-moi, ça ne me fait pas peur.
- Des paysans ? s’exclamèrent André et Oscar en chœur, éberlués.
- Très bien, allez danser tous les deux, s’écria Rose en poussant André et Kathleen vers la piste. Je vais expliquer tout ça à Oscar.

Contraint et forcé, André entraîna donc Kathleen dans une valse et il ne se débrouillait pas mal du tout. La jeune femme sourit en voyant qu’André n’osait pas l’interroger, bien qu’il ait grandement envie de le faire.

- A Sank, j’ai participé à de nombreuses fêtes de village avec Rose et Daniel. Ils n’aiment pas tellement danser en société mais dans les fêtes de village, ce n’est pas la même chose.
- Vous vous mêlez à votre peuple ainsi ? s’étonna André.
- Bien-sûr, et pas seulement pour danser. Je m’occupe beaucoup des jeunes. Ils m’aident à prendre soin des animaux de la forêt. Et puis, nous allons régulièrement vérifier que tout va bien dans les villages. La disette est si vite arrivé et quand on ne manque de rien, il faut savoir penser aux autres, n’est-ce-pas ?
- Oui, vous avez raison…

Mais cela ne l’empêchait pas de penser que les Peacecraft avaient décidément une grandeur d’âme qui dépassait ce qu’il aurait pu imaginer. Oscar n’en revenait pas plus, éberluée par ce que Rose lui racontait.

- Mais dites-moi, vous aussi faites figure de particularité non ? Vous êtes une femme ou je me trompe ?
- Comment l’avez-vous compris ? s’étonna Oscar.
- Voyons, je suis moi-même une femme soldat. Je crois que c’est assez facile d’identifier quelqu’un qui a exactement le même profil que moi, n’est-ce pas ?
- Eh bien, je suis stupéfait par votre sens de l’observation. Voilà qui me donne encore plus envie de faire davantage connaissance avec vous tous.
- Et je crois que nous en serons tous ravis.

La soirée se termina rapidement pour les trois enfant royaux de Sank qu’Oscar insista pour ramener à leurs Appartements quand le moment fut venu, afin d’assurer pleinement leur sécurité.

Quelques jours plus tard, répondant à l’invitation de François de Jarjaye, les Peacecraft se rendirent dans le château du Général afin d’y déjeuner et d’y passer un moment en compagnie de toute la famille. L’arrivée fut quelque peu formelle, aussi Mary Peacecraft mit-elle aussitôt les points sur les i.

- Relevez-vous, Général ! Nous ne sommes pas ici entant qu’Altesses Royales, mais parce que nos enfants ont sympathisé avec le vôtre. Je crains qu’il nous soit difficile de profiter de la journée si nous ne nous permettons pas quelques familiarités.
- Votre Majesté ! s’écria le Général avec stupeur.
- Allons, allons, mon ami, déclara doucement sa femme avec sagesse. Ne laissons pas nos invités attendre dans le froid alors que nous leur avons fait servir l’apéritif au salon. Comment souhaitiez-vous que nous vous appelions ?
- Appelez-nous par nos prénoms, ce sera bien plus simple. Je me nomme Mary et mon époux Julian.
- Parfait, s’écria la mère d’Oscar en prenant Mary par le bras. Appelez-moi Louise. Et mon époux se prénomme François. Entrez donc, je suis impatiente de tout savoir de votre beau pays. Oscar, je te laisse t’occuper de la princesse et de ses cousins, n’est-ce pas !
- Naturellement, Mère, répondit Oscar avec faste avant de présenter son bras à Kathleen. Princesse, puis-je ?
- Merci, Oscar, répondit Kathleen avec emphase, ce qui eut pour effet de faire pouffer Rose et Daniel.

Oscar, décidant de le prendre avec un sourire, entraîna le petit groupe jusqu’au salon. Ses parents se mirent à discuter avec le roi et la reine de Sank aussitôt que les verres furent servis, et Kathleen prit alors la parole.

- Eh bien, Oscar, qu’avez-vous prévu pour faire passer notre après-midi agréablement ?
- Je n’ai pas encore réfléchi, mais je suis certain que nous ne nous ennuierons pas. Nous pouvons éventuellement prévoir une promenade à cheval sur nos terres. Ou bien, à pied, si vous préférez.
- Comme il vous plaira. Je serais ravie de me promener avec vous quel que soit le moyen de locomotion.
- Moi, je préfère le cheval, intervint Rose. Je n’ai pas monté depuis que nous sommes à Versailles et ça me manque.
- Si tu veux. Au fait, Oscar, où est votre ami avec qui j’ai dansé au bal l’autre soir, André ? Nous accompagnera-t-il ?
- André a préféré rester en cuisine puisque nous recevions. Mais si vous le souhaitez, je peux parfaitement le lui suggérer.
- J’en serais ravie. C’est un jeune homme charmant.

Le repas se passa tranquillement, la famille Jarjaye et la famille Peacecraft sympathisant sans aucune difficulté et sans aucune manière. Le côté simple du caractère des membres de la famille Royale de Sank était assez incongru pour les Jarjaye qui ne voyaient pas chez eux les traits caractéristiques de la noblesse française. Mais comme ils ne s’en offusquèrent pas, cela ne créa aucun malaise.

Sitôt le repas achevé, François de Jarjaye invita Julian Peacecraft dans la bibliothèque pour un digestif et une partie de billard. Louise et Mary décidèrent de se reposer en jouant tranquillement aux cartes et les jeunes partirent en promenade. Les alentours de la demeure des Jarjaye étaient splendides et Kathleen ne put qu’admirer la majesté des paysages et la beauté de la nature. En rentrant, Elle remarqua qu’Oscar semblait vouloir lui demander quelque chose, mais hésitait apparemment.

- Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour vous, Oscar ? Vous semblez le souhaiter.
- Eh bien oui, pour être tout à fait honnête, Princesse, depuis notre première rencontre à Versailles, je suis très curieux de cette habileté aux armes que Mademoiselle votre cousine a vanté chez vous. Accepteriez-vous un duel avec moi ? Un duel amical, bien entendu.
- Mais très volontiers ! Ca fait justement un moment que je ne me suis pas entraînée. Cela me fera du bien. Pourriez-vous me prêter une épée ?
- Naturellement. André, tu arbitres ?
- Entendu !

Et le duel commença. Pendant les premières minutes, Oscar mena largement l’affrontement, et Kathleen ne put que déplorer son manque d’entraînement. Mais après ces quelques minutes d’échauffement, elle reprit ses réflexes et peu à peu, le combat commença à s’équilibrer. Les deux jeunes femmes s’affrontèrent ainsi un petit moment avant qu’une racine ne déséquilibre Kathleen. Oscar en profita aussitôt pour la désarmer.

- Pouce, vous avez gagné ! lança Kathleen en riant pendant qu’Oscar l’aidait à se relever. Je manque vraiment d’entraînement.
- Ne soyez pas si sévère avec vous-mêmes. Vous vous en sortiez très bien. Si vous n’aviez pas été déséquilibrée, vous auriez même pu me battre, je pense.
- Bien-sûr qu’elle aurait pu !

Kathleen se retourna vers la porte de la demeure, devant laquelle se trouvaient le Général et son père. Son père qui venait de parler.

- Eh bien, ma fille, tu m’as habituée à mieux que ça. Je crois qu’il va falloir que je te reprenne en main à notre retour.
- Oui, je n’ai pas pratiqué depuis trop longtemps, approuva Kathleen avec un sourire d’excuse.
- Mon cher Oscar, ajouta Julian, j’ai connu des jours où Kathleen aurait pu sans mal gagner un combat amical comme celui que vous venez de faire. Toutefois, je vous soupçonne de ne pas avoir dévoilé tout votre potentiel, je me trompe ?

Oscar ne put s’empêcher de sourire avec amusement.

- Je ne me livre pas à un combat amical avec une princesse royale comme si ma vie en dépendait, Monsieur. Mais je pense que nous n’avons démérité ni l’une ni l’autre.
- Sur ce point, je suis d’accord. Pourtant, j’avoue que je reste curieux de ce dont vous seriez capable au mieux de vos performances.
- Peut-être aurez-vous l’occasion de l’observer un jour, quoique je ne vous souhaite pas de vous retrouver jamais en danger.
- Je vous remercie de votre sollicitude, répondit le roi en riant. Eh bien, en attendant, j’ai envie de me dérouiller un peu. Rose, si nous leur montrions comment se battent les meilleurs escrimeurs de Sank !
- Mon oncle, je suis toute à toi, répondit Rose avec enthousiasme.
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Message par Kathleen Peacecraft Sam 5 Sep - 23:18

Chapitre 5 : Une magnifique cérémonie.

Quelques jours passèrent pendant lesquels la petite famille royale de Sank ne manqua pas d’occupation. Julian Peacecraft fut convoqué plusieurs fois auprès de Louis XV dans le but de nouer une alliance entre les deux royaumes. Kathleen et sa mère eurent également l’occasion de rencontrer plusieurs fois Marie-Antoinette en privé. D’ailleurs, la jeune future Dauphine demanda l’aide de la princesse de Sank pour organiser un jeu pour les dames de la Cour dans le parc de Versailles, et Kathleen prit beaucoup de plaisir à s’investir dans ce projet.

La reine et la jeune princesse passèrent également un certain temps dans les rues de Paris à aider les personnes. Kathleen revit Rosalie plusieurs fois pour lui apporter de la nourriture et des potions pour sa mère, qui allait de mieux en mieux. La jeune princesse s’était attachée à la nature simple et sincère de la fillette et elle était désolée de ne plus pouvoir la revoir une fois les fêtes du mariage achevées. Car il était évident que la famille repartirait, sitôt les festivités terminées.

La petite famille passa également quelques après-midi supplémentaires à Jarjaye où la jeune princesse, Rose, et même le roi eurent l’occasion de croiser le fer avec Oscar ou André. Le Général de Jarjaye se permit même une petite rixe avec le roi de Sank sous les encouragements enthousiastes de leurs enfants respectifs. Cela se finit par une tasse de thé et une promesse du roi de payer un coup à boire au général qui, après une heure et demie de lutte acharnée, avait réussi à lui faire lâcher son épée.

Et puis le jour du mariage était venu. En tant qu’invités de sang royal, les Peacecraft avaient eu une place d’honneur dans la chapelle où le Dauphin allait épouser la jeune Marie-Antoinette. La cérémonie était splendide. La mariée était très belle, mais Kathleen avait un peu de mal avec le fait qu’elles avaient le même âge. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à la nuit de noces et au fait qu’elle-même serait complètement angoissée de devoir passer la nuit avec un homme à cet âge.

Elle avait bien vu les regards lubriques de certains nobles célibataires sur elle avant qu’elle ne leur soit présentée, et donc rendue inaccessible de par sa qualité de princesse, et elle avait plaint toutes les pauvres jeunes filles de son âge, que leurs parents allaient marier prochainement. Elle ne serait jamais assez reconnaissante à sa mère de ne pas l’introduire dans le monde avant ses dix-sept ans. Elle ne tenait pas spécialement à devoir se marier avant. Les gens de Sank étaient décidément d’une grande sagesse.

Après la cérémonie qui ne présenta, aux yeux de l’adolescente, aucun intérêt particulier, les portes de Versailles furent ouvertes aux parisiens qui furent invités à regarder les jeux d’eau. La plupart des membres de la noblesse se replia dans les salles et les Appartement intérieurs pour ne pas fréquenter les gens du commun, mais les Peacecraft se mêlèrent à la foule. Kathleen rit et bavarda avec un certain nombre de personnes, mais fut déçue de ne pas croiser son amie Rosalie. Elle eut toutefois la surprise de tomber sur André qui bavardait avec un jeune homme sur la beauté du spectacle.

- André ?
- Oh, bonjour, votre Altesse, répondit André avec courtoisie. Que faites-vous donc parmi les gens du commun ? Ne devriez-vous pas avoir rejoint vos Appartements ?
- J’allais vous poser la même question. Je vous aurais cru auprès d’Oscar.
- Oscar n’a pas besoin de moi en ce jour. Et je suis bien mieux ici. La compagnie est plus agréable.
- Vous avez percé à jour la raison de notre présence ici. Nous n’aimons pas le regard de la noblesse sur les gens du peuple. Ils sont là pour fêter leur nouvelle Dauphine. C’est quelque chose de très positif, et la noblesse semble le prendre comme une invasion. Ca n’a pas de sens.

Plus il apprenait à la connaître, plus André était impressionné par la clairvoyance, la tolérance et l’esprit de la jeune princesse et de sa famille. Il n’était pas surpris qu’Oscar en pensât tant de bien. Il allait répondre lorsque Rose et Daniel surgirent tout à coup à-travers la foule.

- Ah, Kath ! C’est ici que tu te cachais ?
- Que dis-tu ? Je ne me cachais pas. J’ai juste rencontré un ami.

Elle désigna André qui fut soudainement très confus, comme si se prévaloir de l’amitié d’une Altesse était indigne de lui. Rose, sans aucune manière, salua courtoisement André, tout comme Daniel et le jeune homme reprit contenance.

- La cérémonie vous a plu ? demanda-t-il avec curiosité.
- C’était passionnant ! s’écrièrent Daniel et Kathleen.
- C’était fort ennuyeux, répondit Rose en même temps.

Les trois cousins se regardèrent les uns les autres avant de rire devant leur synchronicité. André, lui-même, sourit.

- La cathédrale était splendide, commença Daniel, un vrai chef-d’œuvre d’architecture.
- La mariée était splendide, ajouta Kathleen. On rêverait toutes de se marier dans une si somptueuse robe. Et puis quelle majesté dans son port. Une véritable reine.
- Tout ça ne sont que froufrous et cérémonies. Ah, je m’en serais bien passé, rétorqua Rose.
- Ma cousine n’a aucun goût pour l’architecture ou la mode, pas plus que pour les cérémonies. Croyez m’en, André, nous n’en ferons pas une religieuse.
- Ce n’est pas un mal, répondit le jeune homme avec un léger sourire. Bien trop de jolies jeunes filles s’enferment dans un couvent de nos jours. C’est tout à fait dommage.

Rose perçut le compliment et ses joues rosirent tandis qu’elle baissa les yeux avec gène. Toutefois, elle les releva rapidement pour fusiller du regard son frère qui se moquait d’elle. Daniel, peu intimidé par sa sœur aînée, se contenta de lui tirer la langue, ce qui n’avait rien de très princier, mais qui était très commun entre le frère et la sœur en réalité.

- Il faudrait peut-être rejoindre Oncle Julian et Tante Mary, lança Rose comme pour changer de conversation. C’est pour cela que nous te cherchions, Kath. Il est temps de se préparer pour le bal du mariage qui va débuter d’ici quelques heures. Je suppose que nous nous y verrons, André.
- Il n’y a pas de raison qu’Oscar n’y soit pas, et il est bien entendu que je l’accompagnerai comme de coutume.
- Alors, nous vous disons à tout à l’heure, conclut Kathleen.
- C’est cela, à tout à l’heure.

Kathleen, Rose et Daniel rejoignirent le roi et la reine de Sank qui leur reprochèrent le temps qu’ils avaient mis pour revenir. Ils allèrent ensuite tous se préparer pour le bal qui ne manqua ni de faste ni d’élégance. Les fêtes du mariage durèrent plusieurs jours pendant lesquels ce ne fut que festivités, danses, repas divers et variés. En tant qu’Altesses Royales, la famille Peacecraft était conviée à la table de leurs Altesses le Dauphin et la Dauphine pour chacun des repas et le temps passa à toute allure. Bientôt, il fut temps de repartir pour Sank. Ce fut dans la fatigue et l’affliction de la séparation que toutes la famille prépara ses bagages pour son départ. L’épuisement des trois jeunes gens était tel qu’ils furent tous endormis alors qu’une heure n’était même pas écoulée depuis le départ de Versailles.
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Message par Kathleen Peacecraft Sam 5 Sep - 23:42

Chapitre 6 : Retrouvailles

Quand ils arrivèrent au château de Sank, ce fut rompus par la fatigue du voyage et ce, même s’ils avaient dormi sur la route. Par ailleurs, au vu du rythme des festivités, ils allaient tous en avoir pour plusieurs jours à récupérer. Aussi, dès leur arrivée, ils décidèrent de dîner simplement et d’aller se coucher. L’avantage de vivre dans une famille royale comme celle des Peacecraft, c’était que le décorum était bien moindre et ce, dès que les parents de Kathleen le souhaitaient.

Mais le lendemain matin, la première chose que Kathleen, une fois habillée et son petit-déjeuner avalé, fut de se rendre à Kentburry pour annoncer son retour à Matt. Il n’avait pas vraiment eu le temps de lui manquer tant elle avait été occupée, mais à présent, elle avait hâte de le retrouver et de lui raconter tout ce qu’elle avait vu et vécu à Versailles. Elle fut accueillie par la mère de Matthieu, une jeune femme charmante qui avait une profonde affection pour la jeune princesse.

- Bonjour, Sophie. Matthieu est là ?
- Oui, il est là-haut, je le fais appeler, attends un instant.

Une fois qu’elle eût demandé à un serviteur d’aller chercher son fils, la jeune Comtesse revint auprès de la princesse, le sourire aux lèvres.

- Alors, dis-moi, Versailles t’a plu ?
- Oh oui, beaucoup ! Les fêtes étaient formidables, mais surtout, il y avait beaucoup de personnes merveilleuses.
- Oh, tu t’es fait des amis ?
- Oui, la jeune Dauphine, Marie-Antoinette, et puis son chef de la Garde, le colonel Oscar de Jarjaye.
- Oh, un bon parti ? demanda Sophie avec malice.
- Sophie ! s’exclama Kathleen en éclatant de rire. Voyons, non ! D’abord, en réalité, c’est une fille.
- Une fille ? Je croyais que ça n’existait qu’à Sank !
- Qu’est-ce qui n’existe qu’à Sank ? demanda une voix derrière elles.

Matthieu de Kentburry se tenait là, souriant, mais il perdit ce sourire pour un instant de surprise quand son amie se jeta dans ses bras en hurlant son nom. Touché et ému, il referma ses bras sur la jeune fille, fermant les yeux pour apprécier ce contact. En effet, à lui, elle avait énormément manqué, il avait d’ailleurs pris conscience que plus qu’une sœur, Kathleen était pour lui tout ce qu’il avait et le seul amour qu’il connaissait à ce jour. Il ne le lui avait pas avoué, mais il ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’elle avait pour lui la même affection. Quand ils se détachèrent, un sourire franc naquit sur ses lèvres.

- Alors, qu’est-ce qu’on ne trouve qu’à Sank ? Un ami parfait ?

Kathleen éclata de rire.

- Aussi. Mais en l’occurrence, nous parlions de femmes soldats. La Dauphine Marie-Antoinette est protégée par une femme. Je l’ai affronté à l’épée. Elle est douée. Au moins autant que Rose, je pense.
- Voilà un beau compliment de ta part. Vu le niveau de Rose.

Kathleen sourit. Puis, Matthieu l’entraîna à l’extérieur pour une promenade en forêt pendant laquelle la jeune fille lui raconta tout. Les fêtes pleines de faste et de luxe. Les jardins tellement immenses qu’il faudrait des années pour les visiter dans leur entier. La Dauphine, attachante et gentille. Oscar particulièrement gentil et simple. Mais aussi les rues de Paris et leur misère, la petite Rosalie et sa maman malade et ses soupçons selon lesquels il devait y avoir d’autres Rosalie dans la même situation un peu partout dans les rues de Paris.

Matthieu partagea son enthousiasme, sa joie, compatit aux difficultés que Kathleen lui conta. Puis, à son tour, il lui parla de ce qu’il avait fait pendant ce temps loin d’elle. Les études que sa mère lui faisaient suivre, les entraînements de son père pour qu’il ne perde pas en matière d’escrime, les promenades avec les autres jeunes, à cheval et à pied, et combien elle leur avait manqué à tous. Kathleen sourit à ce moment là, se rendant compte de la place qu’elle avait à Sank, ce qui lui fit plaisir.

- Tu manges avec nous, ce soir ? proposa la jeune princesse. Rose et Daniel serons ravis de te revoir.
- Je serais enchanté de revoir Rose, avoua Matthieu bien franchement.

Kathleen sourit malicieusement en voyant qu’il évitait de mentionner Daniel. Dans ses jeunes années, Matthieu n’était pas très aimable avec le jeune Daniel dont il se moquait beaucoup pour ses goûts en matière de peinture et de musique et son désintérêt pour les armes. Depuis qu’il avait pris conscience qu’il était plus attiré par les hommes que par les femmes, Daniel se vengeait en faisant outrageusement des avances à Matt qui était donc particulièrement mal à l’aise en sa présence. Comme elle le savait pertinemment, Kathleen ne fit aucun commentaire, se contentant d’un sourire narquois.

Ils passèrent toute l’après-midi à courir les bois tous les deux, à parler de tout et de rien. Matthieu demanda des détails sur tout ce que son amie avait vu et vécu. Kathleen raconta tout ce qu’elle put. Ils évoquèrent leurs projets futurs, notamment l’anniversaire des quinze ans de Kathleen qui s’annonçait, sur lequel Matthieu plaisanta en lui disant qu’elle faisait vieille, ce qui lui valut un coup porté derrière la tête. Quand approcha l’heure du repas, ils rentrèrent au palais où un couvert supplémentaire avait été mis en prévision de la venue de Matthieu. Kathleen jeta un regard à sa mère et elles échangèrent en sourire entendu au moment où surgissait Daniel.

- Matt chéri ! Comme je suis content de te revoir, tu nous a tous tellement manqué ! Kathleen t’a raconté ? La France ? Pas un seul homme qui te vaille, je t’assure.
- Heu… merci, Daniel, fit Matt, mal à l’aise.
- Fiche-lui la paix, Daniel, s’écria Kathleen en riant. Et viens manger.
- Mais je fais rien ! protesta le garçon. Je dis bonjour à Matt chéri !
- Arrête de l’appeler comme ça, tu sais que ça le mets mal à l’aise.
- C’est bien pour ça que c’est drôle !

Kathleen secoua la tête et installa Matt entre elle et son père, histoire de le protéger un minimum de son cousin complètement fou. Julian en profita pour interroger Matt sur ses progrès, notamment en escrime. Matt lui raconta que son propre père l’avait entraîné en l’absence du roi.

- Ah oui ? Eh bien, c’est ce que nous allons voir ! Kath a justement besoin de travailler un peu son jeu. Je sens que je vais récupérer tous mes élèves de votre âge pour un petit retour aux sources.
- Et pour moi, Oncle Julian ?
- Tu es plus avancée. Mais je retravaillerai avec toi et ceux de ton âge dans quelques jours. Après tout, vous n’êtes pas loin des débuts et il faut que je m’assure que vous puissiez quitter mon enseignement.
- Et après, je serai officiellement Garde du Corps de Kath ?
- Oui, répondit Julian en souriant. Et quand tu voyageras après tes débuts, tu pouras faire le trajet sur un cheval et non dans le carrosse, ça te va ?
- Excellent ! s’enthousiasma la jeune fille.

Matthieu et Kathleen échangèrent un regard amusé, tandis que Daniel, peu soucieux de ces considérations, mangeait sans mot dire. De toute façon, il serait exempté d’entraînement. Cela faisait longtemps que Julian Peacecraft avait renoncé à entraîner son neveu, jugeant qu’il ne pourrait guère développer davantage les bases qu’il possédait déjà.

- Matthieu, interrogea Mary, nous te faisons ramener après le souper ?
- Je ne veux pas déranger…, protesta celui-ci.
- Allons, allons, fit Julian, nous n’allons pas te laisser rentrer à pied si tardivement. Non, nous te ferons raccompagner.
- Je vous remercie, Majesté.

Le roi se contenta de hocher la tête. Ils achevèrent le repas tranquillement puis Matthieu rentra, impatient de revoir son amie à leur leçon le lendemain. Et de célébrer son anniversaire sous peu.
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Message par Kathleen Peacecraft Ven 29 Jan - 22:01

Chapitre 7 : Un anniversaire, une promesse

Kathleen éclata de rire tandis que son père la faisait tournoyer au rythme de la musique endiablée que jouait l’orchestre. Les musiciens de Julian Peacecraft avaient souvent pour habitude de varier les mélodies et de proposer de nombreuses musiques inconnues et au rythme fantaisiste pour amuser les invités du roi. Outre les fêtes officielles qui demandaient un peu plus de convenance, les Peacecraft étaient enchantés de ces initiatives. En l’occurrence, cela donnait du peps à l’anniversaire de la fille du roi.

La musique s’arrêta et son père la lâcha, échangeant avec elle un grand sourire. Celui de Kathleen s’accentua encore quand elle vit Rose refuser de danser la musique suivante, une valse, avec un jeune homme très entreprenant, de toute évidence. Après quelques tentatives vaines et l’intervention de Daniel qui tenta vraisemblablement d’inviter l’individu importun à danser avec lui, le concerné s’éloigna pour aller chercher une demoiselle moins récalcitrante et Kathleen, elle, éclata de rire.

- J’aimerais bien savoir ce qui t’amuse autant, fit soudain une voix familière.
- Matt ! s’écria Kathleen, enchantée en se tournant vers son ami. Je me demandais quand tu arriverais.
- Et me voilà ! Mademoiselle, m’accorderiez-vous cette danse ? demanda-t-il avec un léger salut en tendant la main vers son amie.

En riant, Kathleen prit la main de Matt qui l’entraîna dans une valse particulièrement élégante. La jeune fille souriait, ravie de la présence de son meilleur ami. Matthieu, lui, était quelque peu nerveux à l’idée d’aborder le sujet qui le préoccupait depuis quelques jours, se demandant si Kath allait refuser ou accepter sa proposition. A la fin de la valse, il lui offrit un sourire.

- Dis, tu veux bien qu’on s’isole un petit moment ? J’ai un truc à te donner ! Il parait que c’est un jour spécial aujourd’hui !
- Je ne sais pas si je peux…
- Oh, allez ! On reviendra vite !

D’une moue suppliante, il parvint à la convaincre d’accepter de l’accompagner. La jeune fille se laissa donc entrainer par la main de son meilleur ami, un sourire attendri aux lèvres. Ils contournèrent le château et longèrent le mur. Là les attendait un petit panier en osier fermé. Se penchant, Matthieu en sortit un petit chaton roux qu’il tendit à Kathleen.

- Joyeux anniversaire !
- Oh Matt ! s’écria Kathleen en le prenant dans ses bras. Il est magnifique !
- Il est sevré et propre. Il faut juste que tu lui donnes un coin à lui avec de la terre meuble accessible. Il est né dans la ferme juste à-côté de la maison. La fermière a dit que je pouvais le prendre sans souci, maintenant qu’il est sevré. Ses frères et sœurs sont restés avec leur mère.

Kathleen mis le chaton dans ses bras comme un bébé. Celui-ci agita ses pattes pour attraper le visage de sa nouvelle maîtresse qui éclata de rire. Elle lui donna son doigt que le chaton lécha avec ardeur. Souriant, elle alla déposer un bisou sur la joue de Matt.

- Merci, Matt, je l’adore. Je vais l’appeler Moon.
- Ca lui ira très bien, répondit Matt avec un sourire un peu protecteur.

Kathleen s’amusa à taquiner le chaton pendant quelques minutes, tandis que Matt l’observait silencieusement, un léger sourire sur ses lèvres. Au bout de quelques minutes, il prit la parole.

- Kathleen…
- Oui ? fit la jeune fille en levant les yeux vers lui, un sourire de bonheur sur le visage.
- Plus tard… on pourrait se marier…

A ces mots, Kathleen se figea. Le propos la surprit, elle ne s’y attendait pas. Tandis que le chaton profitait qu’elle se fût figée pour mordiller son doigt, Kathleen fixa Matt avec un air d’incompréhension complète, comme si elle ne parvenait pas à décider s’il plaisantait ou pas.

- Se marier…, répéta-t-elle dans un balbutiement d’incompréhension.
- Oui, plus tard… je pensais… tu vas devoir te marier…

Kathleen sembla soudainement se plonger dans une réflexion profonde.

- Oui, bien-sûr, un jour avec un homme que j’aimerais et qui m’aimera. Comme mes parents.
- Bien-sûr, approuva Matt. Mais si cet homme ne venait pas. Si tu ne tombais pas amoureuse. Tu es l’héritière de Sank, tu ne peux te permettre d’attendre indéfiniment.
- Tu me proposes… un mariage de convenance ?
- Dans le cas où tu ne trouverait pas mieux que moi… Oui.

Il y eut un léger silence pendant quelques secondes, puis Matt reprit :

- Réfléchis, Kathy, si tu dois te marier en urgence, dieu sait sur qui tu pourrais tomber. Tu sais que… je te traiterai toujours bien. Avec moi, tu ne risquerais rien. Nous nous entendons bien, nous avons les mêmes valeurs. Avec moi, tu pourrais être heureuse… si tu n’avais personne d’autre.

Kathleen garda les yeux baissés pendant tout le discours de son ami. Quand il eut terminé, elle laissa planer encore quelques minutes de silence. Puis, elle tourna vers lui un regard sérieux mais sans animosité.

- Et toi ? Tu me proposes de te sacrifier pour moi mais toi… tu pourrais aussi tomber amoureux… et regretter ta proposition.
- Tu sais combien mon père désirera me voir marié également. Je serai dans la même situation que toi. Mais nous pourrions convenir que si l’un de nous trouve quelqu’un à aimer avant notre vingt-cinquième anniversaire, cet accord serait rompu. Pour toi comme pour moi.
- Vingt-cinq ans… oui, cela est bien. Tu… Tu serais vraiment prêt à m’épouser… avec tout ce que ça implique… ?
- Oui, sans hésiter. Si, ajouta-t-il après un instant d’hésitation, .cela me préserve de toutes ces pimbêches ridicules qui n’épousent que mon rang,
- Alors j’accepte. Merci mon ami !
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Kathleen Peacecraft, princesse de Sank Empty Re: Kathleen Peacecraft, princesse de Sank

Message par Kathleen Peacecraft Ven 29 Jan - 22:02

Chapitre 8 : Les débuts de Rose

- Daniel, tu as vu ta sœur ?
- Kathleen, tu as une idée de où Rose peut bien être ?

Kathleen et Daniel relevèrent le nez de leurs livres pour apercevoir Mary Peacecraft et Sophie de Kentburry, qui semblaient en proie à un mélange d’impatience agacée et de préoccupation. Kathleen secoua aussitôt la tête.

- Non, je ne l’ai pas vue.
- Moi non plus, ajouta son cousin.
- Bon sang, et la couturière qui attend. Elle le savait pourtant, je lui ai bien dit d’être là à temps !

Kathleen fit un geste d’impuissance et les deux femmes ressortirent. A cet instant, Kathleen cessa de se retenir et pouffa.

- Qu’est-ce qui te prends ? s’écria son cousin en haussant un sourcil.
- Tu ne comprends pas ? Elles ne sont pas prêtes de retrouver Rose, crois-moi !

Daniel fronça encore davantage les sourcils.

- Il était visiblement prévu que Rose essaye aujourd’hui sa robe pour la fête de ses débuts la semaine prochaine, expliqua encore Kathleen.
- Oh ! Ooooooh, je vois !
- Elle n’est visiblement pas très emballée…
- Tu sais, pour Rose, faire ses débuts, c’est pouvoir porter l’uniforme des gardes et veiller à ta sécurité. Pas participer à un bal avec les grands de ce monde.
- Je sais, dit Kathleen avec sourire malicieux. D’autant qu’on veut lui mettre une robe. Je ne sais pas si elles vont réussir à la coincer d’ici la semaine prochaine.
- J’en doute, répondit son cousin, le même sourire aux lèvres.
- Ma mère est partie ?

Matthieu pénétra dans la bibliothèque, l’air visiblement soulagé. Soulagé de quoi, Kathleen ne le savait pas mais elle supposa qu’il s’agissait de sa mère au vu de la façon dont le jeune homme était entré dans la pièce.

- Salut, beau brun ! On va faire une balade, suggéra Daniel.

Le regard noir de Matt le fit sourire et il y répondit par une œillade appuyée qu’il ne cessa que devant les sourcils froncés de sa cousine. Un sourire moqueur aux lèvres, il reprit la lecture de son livre tandis que Kathleen se tournait vers Matt.

- Un souci avec ta mère ?
- Pas spécialement, mais elle est surexcitée à l’idée que Rose fasse ses débuts. J’ai l’impression qu’en s’occupant de ça, elle…
- Elle quoi ?
- Elle essaie d’oublier qu’on a perdu Pauline et qu’elle aurait pu faire tout ça pour sa fille à elle.

Kathleen perdit son sourire et se mordit la lèvre. Pauline avait disparu depuis de nombreuses années mais elle savait que sa mère n’avait jamais oublié et qu’elle n’avait jamais non plus pu croire complètement qu’elle était morte, surtout qu’on n’avait jamais retrouvé le corps. Mais Kathleen et Matt avaient tout fait pour faire leur deuil et ne plus souffrir de son absence. Ils étaient tellement attachés à elle.

- Tu as une idée de où Rose se cache cette fois ? demanda Kathleen pour changer de conversation.
- Aucune, mais je parie sur le tour à cheval dans la forêt. Là où personne ne pourra la trouver avant plusieurs heures.
- Il faudra qu’elle s’y fasse ! Un bal, une robe, une soirée, c’est le passage obligé pour faire ses débuts. Ce n’est pas parce qu’elle est la meilleure escrimeuse du royaume qu’elle y coupera.
- Moi, je le sais. C’est à elle qu’il faut dire ça.

Mais allez dire à une jeune femme qui ne rêve que de combats et de mener les troupes qu’elle doit danser à un bal au milieu de gens de la haute société. Kathleen, qui connaissait par cœur le caractère de sa cousine, n’était pas vraiment surprise qu’elle soit contre. Mais elle savait aussi que face à la détermination de sa mère et de celle de Matt, il n’y avait pas grand-chose à faire.

Quelques heures plus tard, Rose fut à l’heure pour le souper durant lequel elle se fit vertement réprimander pour avoir échappé à son rendez-vous. Stoïque, Rose essuya les remarques et acheva le repas dans un silence total, puis rejoignit sa chambre. Décidée à ne pas laisser latent le conflit qui s’annonçait entre sa mère et sa cousine, Kathleen suivit Rose.

- Tu as exagéré, là, fit Kathleen sans préambule.
- Ne t’en mêle pas, Kathy, je t’en prie.
- Rose !

Rose se tourna vers elle, sourcils froncés.

- Tu sais très bien que ce n’est pas mon truc, les fanfreluches. Tante Mary veut absolument donner un bal pour moi, mais on ne m’a pas demandé ce que je voulais moi !
- Ne fais pas ta sale gamine, Rose. Je sais que ça ne te plaît pas, mais Papa et Maman n’ont pas le choix. Tu as rang de princesse, les têtes couronnées de toute l’Europe attendent tes débuts, comme les miens. Nous avons des responsabilités.
- Mais…
- On ne te demande qu’une soirée, une seule soirée et après, tu n’auras plus jamais à reporter une robe de ta vie si tu le souhaites. Tu pourras diriger les armées et succéder à mon père à leur tête. Tandis que je régnerai, tu pourras me protéger. Mais juste une soirée en tant que demoiselle, ce n’est quand-même pas si cher payé pour avoir enfin un peu l’indépendance et la position que tu souhaites.

Rose était muette, elle n’avait pas vraiment l’habitude de voir sa cousine dans cet état. Kathleen était un modèle de douceur et de patience et il était exceptionnel qu’elle invective qui que ce fût de cette façon. Et Rose savait qu’elle avait raison.

- Soit. Puisqu’il le faut, je le ferai. Mais quelle plaie, je t’assure.
- Je sais, répondit Kathleen en allant serrer sa cousine dans ses bras pour la remercier.

Et quelques jours plus tard, ce fut dans une robe splendide et pleinement à son avantage que Rose fit ses débuts. Reine de la soirée, elle accorda une danse à son oncle et à plusieurs hommes de la haute société. Bien que tous l’eussent profondément ennuyée, elle avait conversé avec eux comme sa cousine Kathleen en était capable. Kathleen qui avait passé le début de soirée à la fête mais qui, tout comme Daniel, avait dû s’éclipser le moment venu pour aller se coucher. Toutefois, Rose se dit ce soir là qu’il faudrait un miracle pour qu’elle porte à nouveau une robe de soirée.
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